Papa, dis moi …

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Papa, dis-moi c’est quoi une langue morte ?

Je vais commencer par t’expliquer ce qu’est une langue. Quand on parle tous les deux ensemble, on se comprend. Et si Maman arrive, on se comprend aussi. Pourquoi ? Parce que l’on parle la même langue. Attention, il ne faut pas que tu confondes la langue que tu as dans ta bouche et la langue qui nous permet de communiquer. Par contre, si tu vas en Angleterre, en Chine, ou en Bretagne, tu risques de tomber sur des gens qui ne parlent pas la même langue que toi, on parle alors de langue étrangère. Mais dans tous les cas, vu que des gens la parlent, cette langue vit, on l’appelle une langue vivante. Mais si un jour, une peuplade qui parle une certaine langue disparaît ou est absorbé par un autre peuple lors d’une guerre, plus personne ne va pas parler la langue, et donc la langue ne va pas se transmettre entre les différentes générations. La langue va mourir. On parle alors de langue morte car plus personne ne la parle. Ainsi, le latin et l’égyptien ancien qui étaient parlés dans l’Antiquité, sont tous les deux des langues mortes. Pourtant, le latin est encore officiellement de l’Église Romaine.

Pierre de Rosette : la pierre aux trois langues mortes

On sait aussi que les langues évoluent à travers le temps. Ainsi, au fur et à mesure des guerres, les peuples se sont mélangés et les langues se sont, elles aussi, mélangées et certaines se trouvant plus absorbés. Ainsi, le latin est un ancêtre de nos langues européens, et l’araméen, un ancêtre des langues du Moyen-Orient. Au final, on dit qu’une langue est morte quand plus aucun utilisateur ne l’utilise comme langue de la vie courante. Ainsi, pour le latin, personne ne dit : « Passe-moi le sel, s’il te plaît ».

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Papa, dis-moi pourquoi le mot avocat désigne un fruit et un métier ?

Avocat, quand on en parle, difficile d’un premier abord, de savoir si il s’agit du fruit ou du métier.

Alors pourquoi le même mot pour désigner des choses si différentes ?

Parlons étymologie. D’abord, le mot avocat, désignant le fruit, vient de l’espagnol avocado. Les espagnols l’ont découvert au Mexique, où les indiens l’appelait aguacate.

L’avocat est bien un fruit et non pas un légume d’un point de vue botanique, il s’agit d’une baie qui contient un pépin. Tu peux d’ailleurs t’amuser à le faire germer assez facilement. Récupère le pépin de l’avocat après l’avoir mangé, ensuite pique 4 cure-dents autour du noyau, et installe-le, pointe vers le haut, dans un verre d’eau. Place-le dans un lieu tempéré, et veille à ce que la base du noyau soit au contact de l’eau. Change l’eau régulièrement pour éviter que le pépin pourrisse. Patiente quelques semaines et tu devrais voir apparaître une petite racine blanche. Dès qu’une tige apparaît au sommet du noyau, plante-le dans un pot de terreau.

Tu obtiendras vite un belle plante que tu pourras conserver beaucoup d’années.

Plant d’avocat

Une petite astuce pour choisir les avocats, mieux vaut les acheter durs quelques jours en avance, et les faire mûrir chez toi emballés dans du papier journal.

Ensuite, le mot avocat, désignant le métier, vient quant à lui du latin advocatus, qui veux dire appelé, convoqué. Il désigne une personne habilitée à assister, représenter quelqu’un en justice.

L’origine de ce métier remonte à l’antiquité, en Grèce et à Rome. A l’époque, les accusés devaient se défendre eux-même mais pouvaient faire appel à des logographes qui leur fournissaient des discours convenables.

En France, on commence à entendre parler d’avocat, à l’époque de Charlemagne, et en 1274, le corps des avocats voit le jour. La pratique du barreau (l’ordre des avocats) ne démarre qu’en 1302, le bâtonnier en est le président, il portait un bâton dans les processions religieuses médiévales. Son rôle consiste notamment à régler les litiges entre confrères.

Pour conclure, il n’y a donc aucun lien entre ces deux mots, l’un ne découle pas l’autre, et donc aucun rapport entre le fruit et le métier.

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Papa, dis-moi c’est quoi un « mois » ?

En fait, tu parles de « moi » ou de « mois » ? Il y a « moi » qui te représente quand tu parles de toi, mais je pense que tu parles de « mois » qui est une unité de temps. Unité de temps… commençons simple. Tu as la seconde… cela est l’instant le plus court. Une seconde, c’est le temps qu’il faut pour te dire « Papa » ou « Maman ». Tu la multiplies par soixante et tu as la minute. Tu la multiplies de nouveau par soixante et tu as l’heure. Une heure, c’est aussi quand la grande aiguille de l’horloge à faire une fois le tour. Avec vingt-quatre heures, tu as une journée. Cette unité de temps, pour la reconnaître : elle commence quand tu dors, ensuite elle continue, quand tu te lèves et que tu vas chez la nounou ou à la maternelle, puis quand je te récupère le soir, et finit quand tu te couches. Ou si tu vois l’horloge, c’est quand la petite aiguille de l’horloge a fait deux fois le tour. Tout cela représente une journée.

Horloge, la notion de temps : seconde, minute, heure, jour, semaine, mois et année

Ensuite, tu as la semaine, c’est égal à sept jours : cela commence le lundi quand Papa et Maman partent au travail, auquel s’ajoute cinq jours (le nombre de doigts sur ta main) pour finir avec le dimanche après un week-end à s’être amusé et baladé avec toi. Et maintenant, tu as le mois, c’est environ quatre semaines et demi. Pour t’en rappeler, cela commence quand la lune est pleine, et qu’elle redevient pleine après être passé par les autres phases : pleine lune, premier quart de lune, demi-lune et dernier quart de lune. Les mois, si tu en prends douze, tu auras une année. Alors pour te donner un repère, je vais te donner une date référence qui va te faire rêver : Noël. Quand tu fêtes Noël ou ton anniversaire, un an se sera passé quand tu le fêteras de nouveau. Et voilà, maintenant tu sais qu’un mois dure longtemps.

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Papa, dis-moi pourquoi dit-on « casser la croûte » ?

Le mot croûte vient du latin crusta, ceci désigne la partie extérieure dure du pain.
Quant au mot casser, il vient du latin quassare, qui veut dire secouer, mais il a ici le sens de broyer, manger.
A la fin du 18 ème siècle, l’expression casser la croûte c’était partager son pain.
Au 19 ème siècle, le pain étant l’aliment de base pour la population, le mot croûte a alors pris le sens plus large de nourriture. L’expression désignant alors l’action de manger un repas simple et plutôt rapide. On peux parler de manger « sur le pouce », expression utilisée depuis la même époque, du fait que le pouce est beaucoup utilisé quand on manie le couteau pour couper le pain.

Croûte de Pain

On utilise également l’expression de casse-croûte, qui désigne un repas très simple ou bien un sandwich.
Au 19 ème siècle, c’était le repas sommaire que prenaient les ouvriers pendant leur pause au travail.
A l’origine, c’était aussi un outil pour broyer les croûtes de pain à l’usage des vieillards édentés.

De nos jours, nous prenons plus ou moins souvent des repas rapides. Ce n’est pas toujours par manque de nourriture, et ils ne sont pas toujours à base de pain. Souvent décriés en terme de qualité nutritionnelle, on parle aujourd’hui de Fast Food, ou bien de Street Food, littéralement « nourriture rapide » et « nourriture de rue ».

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Papa, dis-moi pourquoi dit-on « avoir des larmes de crocodiles » ?

C’est effrayant un crocodile avec sa grande gueule remplie de dents acérées. Alors pourquoi cet animal venu tout droit des temps préhistoriques irait pleurer?

Il y a tout d’abord une explication scientifique à ces larmes, les glandes salivaires et lacrymales de l’animal seraient reliées entre elles et lorsque l’animal mangerait ses proies cela activerait les glandes lacrymales, faisant penser à de la compassion pour ses victimes. Mais malheureusement, cette explication n’est vraie que pour les alligators américains, cousins des crocodiles dont nous parlons.

Passons donc outre les état d’âme de cet animal, pour chercher l’explication de cette expression.
Elle existe dans sa forme actuelle depuis le 16ème, mais son origine vient de beaucoup plus loin, puisque qu’elle nous vient des bords du Nil et d’anciennes versions de l’expression en grec et en latin.

Ces « larmes de crocodile » sont le fruit d’une légende selon laquelle, les crocodiles du Nil poussaient des gémissements pour feindre une profonde peine et attirer ainsi leurs futures victimes.
Une autre forme de la légende de l’appel des sirènes en somme.

L’expression désigne donc des larmes et un chagrin, hypocrites et feints, destinés à tromper l’entourage.

Crocodile du nil

Si vous n’êtes pas lassés des crocodiles après tout ça, je vous laisse entonner avec vos enfants la célèbre comptine « ****Ah, les crocodiles ».

Pour ceux qui en ont besoin voici un rappel des paroles 🙂

Un crocodile, s’en allant en guerre,
Disait au r’voir à ses petits enfants./rTraînant ses pieds dans la poussière,
Il s’en allait combattr’ les éléphants.
REFRAIN (bis)
Ah ! Les cro, cro, cro (bis)
les crocodiles
Sur les bords du Nil, ils sont partis,
N’en parlons plus.
Il fredonnait une march’ militaire,
Dont il mâchait les mots à grosses dents.
Quand il ouvrait la gueule tout entière,
On croyait voir ses ennemis dedans.
REFRAIN
Il agitait sa grande queue à l’arrière,
Comme s’il était d’avance triomphant.
Les animaux devant sa mine altière,
Dans les forêts, s’enfuyaient tout tremblants.
REFRAIN
Un éléphant parut : et sur la terre,
Se prépara ce combat de géants.
Mais près de là courait une rivière,
Le crocodile s’y jeta subitement.
REFRAIN
Et tout rempli d’une crainte salutaire,
S’en retourna vers ses petits enfants.
Notre éléphant, d’une trompe plus fière,
Voulut alors accompagner ce chant.
REFRAIN

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